A DROP OF CODE

A DROP OF CODE

du 12 janvier au 18 février 2023
IVAN MURIT Solo Show

« C’est en se tenant assez longtemps à la surface irisée que nous comprendrons le prix de la profondeur »
Gaston Bachelard, L’eau et les rêves

Les écrans de pixels et les surfaces d’encres sont les miroirs qui donnent accès au contenu de l’image. Cette exposition explore la nature de l’image numérique via le thème de l’eau.
Que se cache-t-il sous ces surfaces superficielles? Peut-on parler de matière numérique ? Les formes visibles ici ne sont maintenues que par des systèmes, des processus ou des algorithmes.

Narcisse se penche sur l’eau et se perd dans son image alors qu’il n’y a que matière aquatique. (Ivan Murit, 2023)

Ivan Murit utilise des algorithmes et des modèles nés de l’observation de phénomènes biologiques pour générer des formes. Diplômé d’un Master à l’École des Beaux-Arts de Valence, il apprend à programmer en autodidacte pendant ses études artistiques, et le code devient rapidement son médium de prédilection. Sa fascination pour les formes naturelles et ses lectures dans le domaine des sciences du vivant influencent beaucoup sa pratique.

Sa recherche se situe entre approche conceptuelle et perception sensible, voyant dans les formes obtenues par la programmation générative ; des analogies
avec les processus de morphogenèse observés dans la nature. Son intérêt
pour l’aspect formel et l’auto-organisation structurelle des formes biologiques transparait dans ses pratiques artistiques.

Ainsi dans l’exposition sont mises en rapport des photos d’éléments naturels, comme sa série Eaux, avec des image générées uniquement à partir de code. Ivan Murit y admire leur principe aléatoire, et y voit une continuité

Il aborde la programmation comme un médium expérimental qui lui permet de rechercher une certaine autonomie des formes. Ces travaux aboutissent à une production polymorphe, prenant souvent la forme de processus de production voire d’outils.

En utilisant des principes génératifs et itératifs, il obtient des structures autonomes ; offrant plusieurs formes à un même code. En ce sens il parle de morphogénèse. Malgré son artificialité, cette matière algorithmique suggère d’un point de vue formel, des similarités avec le vivant.

Le programme Texturing, qu’il a développé en plusieurs versions logicielles depuis 2015, permet de traiter la trame d’images, en y appliquant des motifs de Turing. S’appuyant sur le système mathématique de réaction-diffusion, ses trames paramétrables offrent une variété de formes organiques. L’algorithme utilisé fondé sur le modèle d’une réaction que l’on retrouve en chimie, en géologie ou en biologie, qui est à la base de nombreux motifs : poissons tropicaux, pelages d’animaux, coraux ...

Nées du digital, ses créations se matérialisent sur des supports issus de l’imprimé, obtenus parfois par des procédés autodidactes mis en place par l’artiste, faisant partie intégrante de l’oeuvre.
Il se questionne ainsi sur la nature de l’image, en particulier les relations entre ses éléments structurels, tel que les points de trame ou les pixels.

Avec le projet Temps de diffusion, il s’intéresse à l’automatisation d’un système d’impression par capillarité sur papier ou tissu. La programmation informatique et mécanique de l’outil permet de contrôler le temps de diffusion de chaque point constituant la trame globale de l’image.

Ivan Murit déploie ce principe en détournant l’utilisation d’un plotter de découpe, pour créer un processus d’impression par perfusion. Des gouttes d’eau de javel décolorent le tissu pour former la trame d’images, issues de visualisations scientifiques au microscope, en particulier des grains de pollen.

Dans sa série Mechanical Falls, il utilise de systèmes issus des mathématiques comme les automates cellulaires ; un système de duplication de “cellules” en lignes par multiplication exponentielle, dans lequel le nouvel état d’une ligne contient les informations de la précédente et les intégre à la nouvelle itération. La forme est ainsi évolutive et véhicule une notion de temps. Elle reflète également l’interdépendance des cellules entre elles. En changeant un état de la grille, son aspect formel entier est modifié, offrant à la composition globale une capacité d’auto-création.

Dossier de Presse 

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