COLOR[FRAME]

COLOR[FRAME]

du 20 mai au 5 juin 2022
avec Kazumasa Teshigawara aka Qubibi, Bas Uterwijk aka Ganbrood, Gunther Kleinert, Daniela Kröhnert, Arnaud Pfeffer, Florian Zumbrunn

COLOR[FRAME] est la 3ème exposition réalisée par la Galerie Data autour de l’art génératif. Consacrée au thème de la couleur, elle est accueillie par Plateforme Paris, du 20 mai au 5 juin 2022.

En 2020, GENERATIVE introduisait l’art génératif programmé, et en particulier la recherche d’une matérialité par l’impression au bras robotisé. La seconde édition BIOMORPH s’orientait sur la génération de formes tendant à ressembler aux formes du vivant.

La nouvelle édition présente une création spécifique autour de l’utilisation de la couleur dans les pratiques génératives actuelles, à travers les outils digitaux et leurs applications robotisées.

Les artistes présentés sont de multiples horizons, photographes, développeurs, architectes, designers... ils incarnent un décloisonnement entre les pratiques et l’avènement de nouveaux modes de création en lien avec la technologie.
Ils engagent un dialogue avec la machine qui repousse les limites de la création artistique, en expérimentant son expression sensible et inattendue, liée aux paramètres aléatoires du code.

Les oeuvres sont réalisées avec des procédés multiples ; la programmation créative (creative coding), l’utilisation de GANs (Réseaux antagonistes génératifs), l’impression au bras robotisé (plotter), le détournement d’outils...

Ils combinent parfois l’utilisation du digital à une approche plus mécanique. À travers l’utilisation de traceurs, de bras mécanisés ou en fabriquant leur propres machines, ils explorent le passage entre digital et matérialité. Le code s’incarne en une oeuvre physique, qui offrira différents aspects à la fabrication selon le choix des outils et supports.

L’exposition traite de différents aspects de la couleur liés à la création d’oeuvres génératives. Qu’elle soit programmée par l’artiste, via un algorithme qui génère et détermine les règles de distribution des couleurs dans la composition, issue de la compilation d’une grande source d’images par des outils d’intelligence artificielle, ou liée aux applications robotiques et à la matérialisation physique de l’oeuvre.

Les artistes utilisent des algorithmes pour créer autant de réponses possibles a leurs instructions et en visualisent les résultats graphiques. Le principe d’assignation des couleurs est définit par le code, qui génère et détermine leurs règles de distribution dans une composition.

Particularité du procédé génératif, un projet est construit comme une matrice, à partir de laquelle l’artiste peut reproduire ou recréer de multiples variations, en modifiant les paramètres qui vont avoir un impact sur le résultat visuel.

Bien que travaillant avec les palettes digitales, ils manient les principes fondamentaux de constitution des couleurs, et déterminent avec le code les règles de distribution des couleurs dans l’espace. Comme en peinture ils exploitent les notions de gammes, complémentarité, de superposition, de transparence.

Ils explorent les possibilitées génératives des formes abstraites, dans une réflection entre couleur et forme. La couleur est considérée comme un élément constituant de l’oeuvre et intégrée entièrement à sa réalisation.

Ainsi dans le projet “Mimizu”, un algorithme génératif que l’artiste Japonais Kazumasa Teshigawara développe sur le long terme, c’est le paramètre de la couleur même qui détermine la génération de la forme.
A partir d’un «point numérique» le code crée un tissage de couches successives, générées par interaction des couleurs entre elles. L’artiste programme les règles qui régissent l’algorithme, puis celui-ci acquiert sa propre autonomie en combinant les possibilités graphiques.

“Ma démarche est similaire à l’acte de mettre une goutte d’huile de couleur aléatoire à la surface de l’eau. Je ne sais pas quel sera le résultat.” Kazumasa Teshigawara

Bas Uterwijk, artiste Hollandais qui se définit comme post-photographe,
utilise les GAN (Reseaux Antagonistes Génératifs) pour explorer les limites
entre peinture et photographie. Il réalise des compositions entre figuration et abstraction à partir d’un grand nombre d’images qui sont comme compilées entre elles par l’intelligence artificielle. Sont ainsi déterminées des règles de distribution des couleurs dans l’espace.
L’algorithme donne sa propre interprétation des couleurs de la source, et est aussi capable d’en inventer si celle-ci est en noir et blanc. La perception des couleurs par l’IA échappe parfois à l’artiste, face à cette inconnu, il choisit de ne pas trop rationaliser les effets et les caractéristiques de l’intelligence artificielle pour conserver tout son potentiel créatif.

“La magie est très importante dans mon processus et j’ai parfois l’impression que trop de connaissances sur le fonctionnement du GAN pourraient tuer mon inspiration.” Bas Uterwijk

Daniela Kröhnert est une artiste et enseignante Viennoise spécialisée dans la fabrication numérique.
L’artiste a une approche quasi “impressionniste” de la couleur. En simplifiant en une trame les nuances contenues dans une image, elle retranscrit une ambiance colorielle en une impression rétinienne.

Elle questionne ainsi notre rapport aux couleurs. Quelle serait notre différence de perception entre un ciel, et un aplat bleu? Vont’ t’ils nous provoquer les mêmes impressions, nous évoquer les mêmes souvenirs...

Sa série Colo(u)r fields est une étude de couleur algorithmique se concentrant sur la tension entre l’ordre et le hasard. Chaque dessin est une grille remplie de façon semi aléatoire selon des paramètres comme la couleur CMJN, la direction et mélange coloriel du dégradé.

L’artiste et designer allemand Gunther Kleinert travaille autour de la visualisation de la musique. Il utilise la captation de sources sonores et visuelles, comme une partition originale et déterminante de la création de formes.
À partir de ces datas, il défini un language graphique et coloriel superposant des données entre elles. Lors du tracé au bras robotisé, les couches successives s’entremêlent, les couleurs se mélangent en transparence et s’incarnent dans la matière.

Dans sa série ‘I can see music’ il assigne des formes et des couleurs aux informations d’un poème pour créer un vocabulaire visuel. Les différentes informations tels que les courbes de fréquence, les niveaux sonores, la dynamique, sont extraits puis cartographiés et dessinés sur papier avec un bras robotisé.

La série ‘The sound of’ est construite à partir des données d’un phénomène, tout en étant la représentation conceptuelle de celui-ci. Les couleurs et la densité des lignes sont définies par les paramètres sonores physiques d’un lieu. Ces informations sont superposées à une photographie de l’endroit prise au même moment.

Arnaud Pfeffer, designer industriel de formation a une approche entre digitale et artisanale de la génération de formes. Inspiré par le mouvement maker, sa recherche passe par le détournement, comme par exemple en modifiant la mécanique d’éléments robotisés pour obtenir différents jeux graphiques des tracés.

“A travers mes expérimentations, j’explore le lien entre l’inattendu de la matière et la précision du code.” Arnaud Pfeffer

Son approche de la couleur se fait à travers les outils qu’il utilise, pinceaux, feutres et stylos, pour obtenir différents jeux graphiques des tracés et de superposition de couleurs.
Il choisit ses couleurs selon leur composition chimique, qui influence certains aspect de la matière, et adapte ses encres afin de pouvoir contrôler certains paramètres tels que la saturation, la viscosité ou la rugosité.

Florian Zumbrunn, développeur créatif qui travaille entre Paris et le Japon, programme des algorithmes qu’il fait évoluer sur le long terme. Il utilise le Javascript/ Webgl (3D dynamique) qui permet la visualisation d’éléments complexes avec beaucoup d’informations.

Pour sa série “Digital embroideries” il a créé un code spécifique qui fonctionne en couches avec un principe proche du tissage. En premier lieu est fabriqué un pattern noir et blanc pour chaque couche de couleur, qui sont superposées pour constituer l’image. Chaque couche possède l’information de la couche précédente, ce qui va déterminer la position de la couleur dans l’espace par principe d’addition/soustraction des couleurs entre elles.

Ainsi il y a une interdépendance la création des couleurs et des formes, qui sont souvent conceptualisées pour réagir ensemble. Les artistes expérimentent les résultats offerts par la partie contrôlée par le code et les outils, versus la notion aléatoire permise par la machine.

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