Présentée à la Noise Art Fair, Istanbul, du 17 au 21 septembre 2025, l’exposition SACRED CODE explore la résonance des principes ancestraux de la géométrie sacrée et l’exploration de systèmes mathématiques à travers les pratiques digitales.
Réalisée en collaboration avec objkt.com, plateforme de curation et vente d’art digital, l’exposition est présentée à la foire, en parallèle d’une version en ligne.
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Une dizaine d’artistes, spécifiquement sollicités sur le sujet, explorent différents aspects ; en trouvant un prolongement à travers l’étude algorithmique, en révélant une dimension spirituelle ou une perception intime. Ils s’inspirent de structures impossibles, de systèmes fractals, de symboles sacrés ; qu’ils expérimentent selon leur propre pratique et grammaire esthétique.
La thématique de la géométrie sacrée reflète l’idée que les principes mathématiques ne se limiteraient pas à décrire le monde, mais laisseraient entrevoir l’existence d’un “code” fondamental, un ordre sous-jacent qui relierait les formes universelles aux dynamiques de la matière et du vivant.
On observe en effet des résonances troublantes dans leurs organisations structurellement géométriques ; de la division cellulaire à la croissance des cristaux, de l’ADN aux galaxies… Les croyances antiques y voyaient les symboles du passage entre les 3 mondes ; microcosme, humain et cosmos. A travers ces formes transparaîtrait une charge symbolique : un pouvoir visuel, énergétique et vibratoire.
Transposés dans le digital, ces principes opèrent une résonance ; le langage des nombres et des algorithmes reproduit artificiellement des processus, il matérialise un espace parallèle où l’invisible devient calculable. Il devient alors un territoire autonome, un monde abstrait pouvant être perçu comme une extension du réel.
SACRED CODE est le premier opus d’une série d’expositions thématiques se déployant sur le long terme.
Trois volets structurent l’exposition :
Le premier chapitre ENCODED BY NATURE propose une réflexion sur les codes naturels, à travers l’observation de principes qui organisent la matière et du vivant, et leurs interprétations sensibles à travers la création algorithmique. Cet opus met particulièrement en exergue la dimension vibratoire de la géométrie sacrée, et les croyances ancestrales, que l’agencement de certaines formes dégagerait des ondes et fréquences capables, entre autres, d’un pouvoir énergétique.
Le duo Dist.cs en propose une vision contemporaine à travers l’oeuvre interactive Asymptotic, explorant l’animation de systèmes fractals. En travaillant sur les principes mêmes de l’onde et du mouvement, ils proposent une expérience hypnotique à partir des systèmes visuels générés à partir de principes mathématiques, dont les “ondes de formes” semblent transmettre une l’énergie vibratoire par leurs mouvements.
Cette expérience se renouvelle avec la série Loop Theory de Spøgelsesmaskinen qui explore des versions animées des différents types de spirales, élaborées en language Python puis converties pour un affichage à 64x64 pixels.
Si ces séries s'inspirent de principes physiques mesurables, les architectures qui confèrent leur harmonie à la croissance du vivant sont souvent imperceptibles. Elles révèlent cependant une logique profonde là où nos yeux perçoivent parfois un chaos organique.
Dans sa série de natures mortes florales Photosynthesia créée avec des outils de génération d’images, Vikki Bardot semble vouloir nous montrer une connexion invisible entre la matière et vivant, une seconde couche de perception de la réalité. Elle évoque la nature en ne représentant pas que sa substance organique, celle-ci se mêle avec des systèmes de réseaux et spirales qui semblent en suggérer une structure sous-jacente.
Dans le second volet SYMBOL, la géométrie est perçue comme un langage sensible, elle explore le sens caché des symboles. Horomox renoue avec l’idée d’une sacralité protectrice et la croyance du pourvoir énergétique des symboles avec la série Quantum Air NamKhas. S'inspirant des Namkhas traditionnels Tibétains ; réalisées à partir de bois et fils de couleurs, ils représentent les aspects fondamentaux de l'énergie d’un l'individu. L’artiste réalise une série d’oeuvres conçues comme des dispositifs “AI-proof”, et élaborées à partir de données quantiques et de nombres aléatoires pour être “résistants” aux intelligences artificielles.
La référence aux univers quantiques est également présente dans la série Decoherence de Rob Scalera, inspirée du principe de décohérence. Elle mets en scène des éléments géométriques et des formes organiques qui changent d’états en interaction entre eux, révélant le processus par lequel un système quantique, par interaction avec son environnement, devient observable.
À travers son travail, Elhem Younes cherche à transcrire des états psychologiques en formes visuelles. La sculpture numérique Inner Compass, explore un territoire entre expérimentation et symbolisme, à travers l’agencement en trois dimensions de formes géométriques et d’éléments emblématiques ; coquillages, plumes, organes, contribuant à la construction d’un vocabulaire narratif intime.
L’univers de Goldcat mêle une gestuelle proche de la pratique plastique, et l’outil numérique. Sa peinture digitale The Great Fold explore la géométrie dans la posture humaine, et sa représentation symbolique. Les jeux de symétries présents dans la composition jouent sur des codes de répétitions de motifs que l’on retrouve dans l’ornementation sacrée. Un kaléidoscope dirigé vers le centre, créé une illusion d'optique qui semble invoquer l’infini, comme une mise en abime de l’âme.
Le troisième volet GENESA explore les structures mathématiques et l’illusion visuelle. Comme la géométrie sacrée, l’art génératif s’appuie sur l’exploration de principes mathématiques pour créer une multitudes de combinaison de possibles. Au cœur de cette exploration, floors & ceilings série générative issue d’une collaboration entre loackme et Kerim Safa joue sur la multiplicité de motifs par l’imbrication de formes sur une grille hexagonale. Inspirée par les structures impossibles d’Escher et les illusions optiques de l’OpArt, les oeuvres combinent des architectures créées à partir d’algorithmes avec des trames de motifs animées. Ces illusions d’espaces infinis et boucles sans fin, au-delà de leur effet hypnotique, nous invitent à une réflexion sur la véracité de notre perception du réel.
SACRED CODE propose une rencontre entre héritage ancestral et pratiques numériques, entre croyances et langage computationnel. Sans évoquer directement le sacré, l’exposition se réfère à l’universel, dans un monde où tout semble jugé en opposition ; elle tend a mettre en lumière les formes subtiles qui relient l’homme, le vivant et la technologie.
Noise Art Fair 2025, Istanbul
En collaboration avec objkt.com
yapı Kredi bomontiada -– Stand G3
